Je fais partie de ces 800000 Français dont la fidélité au « Boss » aura été jusqu’au dernier instant indéfectible. Comme eux je fus, dimanche soir, abasourdie par le nombre réduit de ses suffrages. Comme eux je me sens déçue, vidée, incomprise et abandonnée.
M. Sarkozy lui-même était probablement conscient de ce qui l’attendait, et pas seulement pour cette primaire : tant de chausse-trappes lui ont été tendues sans cesse, depuis 10 ans !
Son attitude et son discours, à l’instant de son cuisant échec, ont été d’une grande noblesse. Ce n’est pas pour rien que Jean d’Ormesson, dans sa grande acuité, l’a qualifié d’homme d’exception. Une exception que les Français de gauche comme de droite ont néanmoins majoritairement rejetée. Dont acte.
M. Sarkozy n’a livré aucune consigne, indiquant simplement son propre choix : celui de soutenir celui qui fut 5 ans, fidèlement d’ailleurs, son Premier Ministre : François Fillon, choisi par près de 2 millions de voix.
M. Fillon présente, il est vrai, un excellent programme. Des réformes que ce pays, en 30 ans, n’a pas su faire et qui l’on mené où il est. Des réformes que la plupart des gens « de gauche » (et même de droite) ne sont pourtant pas prêts à affronter.
L’état de notre Enseignement est tel que l’idée même de capital, de richesse, d’entreprise créatrice d’emploi apparaissent encore à la plupart des gens comme une insulte à leur propre condition. « Faire payer les riches » ne sert pourtant qu’à les faire fuir comme on le voit depuis 5 ans. L’impôt dilapidé en aides injustifiées, en travaux inutiles, en emplois déguisés ne mène finalement à rien qu’à la stagnation d’une économie insuffisante à assurer notre prospérité et à intégrer de façon « heureuse » une quantité inconsidérée de migrants économiques acculés chez nous à la pauvreté.
C’est de cette insuffisance et de cette misère orchestrée que se nourrit ce socialisme d’un autre âge qui ruine notre pays. C’est de CELA que M. Fillon voudrait nous débarrasser. Tout comme l’ont fait il y a longtemps déjà la Suède puis l’Allemagne, modèles incontestés de prospérité ET de démocratie.
C’est pour cette raison que, sans plus d’état d’âme, j’irai dès dimanche soutenir sa candidature et faire barrage à son co-listier qui ne propose finalement pas autre chose qu’une triste continuité et qui aurait au moins pu avoir, compte tenu de son score et de son ambiguïté, l’élégance de se retirer.