
A l’instar de bien des gens de mon âge, je me sentais mal dans cette époque, et depuis un moment déjà. Il est vrai que nous avions connu ces temps lointains, qui n’étaient pourtant pas bénis, où l’on pouvait rire de tout et de tout un chacun sans qu’un tribunal numérique, médiatique voire juridique voue le farceur aux gémonies. Pour autant, je m’en contentais.
Mais depuis quelques jours, il en va quand même autrement. Ce virus qui depuis trois mois assaillait d’autres populations, il est arrivé chez nous. Nous ne savons pas grand chose de lui, à peine comment s’en garder, et l’on nous dit qu’il ne menace réellement qu’environ 2% d’entre nous. Voilà qui est bel et bon.
Comme tant d’autres sur les « réseaux », j’ai d’abord moqué toutes ces mondiales précautions, arguant chaque fois de la dangerosité bien plus forte de cette mauvaise grippe (contre quoi je suis vaccinée), à quoi ce virus fut comparé. Aujourd’hui, mon avis diffère, car la question que je me pose, vous vous la posez aussi : Et si j’en faisais partie, de ces 2% ?
Nous voici confrontés à l’un de ces scenarios « catastrophes » qui font pour certains dont je suis les délices de soirées télé où l’on tremble de peur pour des personnages fictifs en imaginant vaguement ce que nous ferions à leur place. Mais c’est au réel que nous faisons face à présent, comme le soldat dans sa tranchée : la balle qui vient d’en face sera-t-elle pour moi ?
Voilà ce qu’aujourd’hui je ressens, cette proximité d’une échéance que l’on m’annonçait pourtant, mais à 15 ou 20 ans d’ici. Cela change un peu ma vision des choses.
J’ai eu comme la plupart de nous mon lot de joies, de peines, d’échecs et de maigres succès mais je puis dire, très sincèrement, que j’ai globalement bien vécu.
J’ajouterai même que finalement, j’aurais aussi quelque plaisir à vivre encore, sachant que sans traitement et sans vaccin, ce virus-là, si j’en suis atteinte, je ne lui survivrai peut-être pas.
Merci d’avance à ceux qui m’ont suivie et accompagnée jusqu’ici, en espérant, quand même, aller plus loin……