J’ai eu la chance d’avoir pour camarade de jeunesse Denis Tillinac, disparu brutalement l’an passé. Nous partagions alors, – il y a plus 50 ans- au café La France à Vichy où nous vivions, nos idées qui étaient tout simplement « de droite », lui comme gaulliste inconditionnel, moi comme monarchiste, ce qui n’était guère courant à l’époque pour des gens de notre âge, il faut le dire, soixantehuitards.
Des décennies plus tard, il défendait dans les colonnes du Figaro ou de Valeurs Actuelles les valeurs chrétiennes auxquelles il était tellement attaché, tout en dénonçant avec vigueur cette déliquescence de notre société à laquelle s’attaque aujourd’hui, et de plein fouet un autre éditorialiste-pas-encore-candidat : Eric Zemmour, sur un autre registre, certes, mais avec un même constat.
Candidat, Eric Zemmour y aurait été plus ou moins contraint, à ce qu’il semble, et poussé par l’enthousiasme qu’il a déclenché par tout ce que les Français constatent chaque jour à leur porte : cette destruction à l’oeuvre de tout ce à quoi nous sommes attachés : notre libre expression, notre sécurité, la Justice, l’equité de nos institutions et la prospérité de notre pays et pis encore notre art de vivre.
Cette homme-là est aujourd’hui poussé à bout par tous ceux qui le désirent autant que par ceux qui le haïssent, puisque « la haine » a désormais supplanté la simple « détestation ». Le voici jour après jour jeté dans l’arène, où les lions, même décharnés, sont prêts à le dévorer.
De grâce, M. Zemmour, prenez du repos, cessez quelques temps votre périple, reposez-vous et refusez toutes ces entrevues où ne vous seront lancées que des piques, des filets et puis des lances bien destinés, cette fois, à vous abattre.
Soyez Certain, M. Zemmour, que je vous soutiens.