Des incongruités de notre système fiscal

taxes A l’instar d’un grand nombre de retraitées qui n’ont travaillé ni très longtemps ni pour très cher, je bénéficie d’une pension presque indécente (5746 € par an), soit moins de 500 € par mois, sachant que le minimum vieillesse est nous dit-on de 833. Mais bon. Ce revenu-là n’est-il au moins pas imposable.

Enfin c’est ce que j’ai compris en lisant le détail de notre déclaration de revenus 2017 sur quoi se base le futur prélèvement fiscal de 2019.

Car je ne suis pas seule au foyer.

Le foyer fiscal, justement, dont le fisc propose aujourd’hui de l’individualiser. Mais il n’individualise qu’un taux, pas les biens et encore moins ce qu’ils « rapportent »..

Ainsi, je possède en propre un bien qui nous servait de résidence secondaire. Je l’ai donc mis en location pour compléter mon petit revenu personnel. Las ! Le Fisc ne l’entend pas ainsi !

A titre individuel, donc, je ne suis pas imposable. Mais mon foyer fiscal l’est bel et bien, et mon bien propre, inclus dans la totalité, est individuellement taxé, lui, à plus de 18 % !

J’aurai donc le « bonheur » dès le mois de janvier, de voir mon maigre revenu (non imposable) amputé, en sus de la ponction globale des ressources de mon foyer, de 18 % du loyer qui constitue la moitié de mon revenu personnel pourtant NON-imposable. Logique, non ?

Je pense ici avec émotion à tous ceux qui se font berner par les Lois Pinel et autres arguments marketing pour « investir » dans l’immobilier et trouver à y « compléter leurs revenus » . Non, les revenus « fonciers » ne sont pas des revenus comme les autres ni traités comme tels.

Ils font partie, comme le carburant, l’énergie et les biens de consommation courante de ces mines d’or où les gouvernements de l’État français puisent sans fin et à nos dépens les ressources dont ils gavent institutions, ministères et comités, trop souvent sans discernement et surtout sans modération.

Retraites : La pertinence d’Alain Rémond

Oui, mes lecteurs le savent, je suis fan d’Alain Rémond. Aujourd’hui, il résume mieux que quiconque, dans son billet quotidien de La Croix,  le véritable enjeu des retraites.  Avec une (syl)logique implacable, il parvient au constat tout aussi implacable que l’on ne peut, chez nous, rien changer à rien.

Face à l’imbroglio des régimes de retraites, des inégalités voire des privilèges qui les caractérisent, la seule issue possible pour éviter une agitation toujours prompte serait encore, nous dit-il,  de supprimer carrément les retraites.  Cela reviendrait à  supprimer  le travail et par conséquent le chômage. Qui s’en plaindrait ?

Las, l’humour n’est jamais de saison quand il s’agit d’effleurer seulement quelques avantages acquis. On imagine avec quel émoi les futurs retraités de la fonction publique verraient  leurs pensions calculées sur 25 ans de carrière comme ceux du secteur privé.  Encore ceux-là auront-ils bien de la chance de pouvoir aligner le nombre requis d’annuités au-delà de leurs 50 ans dans un pays, le nôtre, où cet âge devient fatidique pour trouver, hors le champ politique,  un quelconque emploi salarié.

Car en matière d’emploi, donc de retraite, le champ politique reste une opportunité, nos territoires en sont la preuve. Nul n’ignore, cela est public, les avantages liés à certaines fonctions au demeurant fort contraignantes. Celles des élus en particuliers dont une partie de la mission, au service certes du plus grand nombre, consiste aussi à s’y maintenir. Pour certains, on peut comprendre pourquoi.

C’est aussi, n’en doutons pas, un des enjeux de nos campagnes (électorales). Il y s’agit aussi d’emplois.