Les statistiques n’ont pas à être « ethniques », mais à prendre en compte des paramètres concrets

C’est agaçant, à la fin, cet usage abusif du terme « ethnique ». On se croirait dans un cours de socio des années 70, en train de rebâcher Mauss et Levy-Strauss. Il est décidément plus facile de parler des bêtes que des hommes.  On usa longtemps d’ un vieux mot, pour définir les différences apparentes des uns et des autres, qui s’appliquait à tous, hommes et bêtes. Mais voilà, plus question de le prononcer. Race. Un mot  aussi signifiant que celui de  racines, qui sont propres à chacun d’entre nous, même quand on les ignore,  et que traînera encore longtemps la généalogie de notre espèce. Un  mot que  Gobineau,  certes,a perverti. Mais oublions un peu Gobineau ! Et souvenons-nous plutôt de Bartolomeo de Las Casas ou mieux encore, lisons ou écoutons Yves  Coppens

Je ne me suis jamais demandé de quelle « ethnie » j’étais. J’ai appris en un temps qui n’a plus court, qu’une classification permettait l’étude et qu’il fallait bien classer. Nous sommes, nous humains,  tous pétris de chair, d’eau et de sang et tous sexuellement compatibles. Mais nous sommes en apparence différents : blancs, cireux, bruns rouges ou noirs de peau ; issus d’origines et de contrées diverses, mélangés, métissés. Et nos chemins nous sont propres, qui nous menés là où nous sommes.

Que peut faire pour lui  l’administration d’un pays libre et protecteur qui ignore ce qu’est réellement sa population ? On a depuis des années dépouillé des données statistiques tous les paramètres déterminant les spécificités de chacun. Origine géographique, culture ou religion.  Les chercheurs de l’INED ont bien du mérite dans la poursuite de leurs travaux et Michèle Tribalat s’en est largement fait l’écho.

Il semble que tout en ce domaine fonctionne plus ou moins « à la louche » de données parfois arbitraires de telles ou telles organisations, associatives ou pas, relayées souvent sans contrôle par des organes de presse ou des medias qui en font leurs choux gras. Cela n’est pas sérieux. Chacun y va de son « stigmate » quand il ne s’agit que de connaître, comprendre, résoudre ou du moins tenter de le faire.

On ne fait pas de bonnes statistiques sans de bons paramètres. En matière de population, l’origine géographique et culturelle est probablement le plus concret.