de Jean de Florette au Berger des Combrailles, le mensonge de la terre….

Voilà une bien triste histoire que celle de ce jeune berger venu,  il y a seulement deux ans, dans ce coin perdu des Combrailles où il espérait élever chèvres et brebis le plus naturellement du monde. Marcel Pagnol aurait pu l’écrire, tant elle présente de similitude, au fond,  avec celle de Manon.

L'annonce aux bergers (source wikicommons)
L'annonce aux bergers

Un paysan âgé, proche de la retraite, loue une bonne partie de ses terres à un étranger,  (des Hautes Alpes !).  Qui donc pouvait la revendiquer, cette terre qui, a priori, ne lui servait plus à rien ? La « terre qui ne ment pas » semble ici, dans cette Auvergne* « profonde » des Combrailles,  égale à ce qu’elle fut longtemps, qu’elle est apparemment encore : source de joie (et de peine)  pour ce qui la possèdent, de jalousie certaine  pour ceux qui la convoitent.

De Zola à Pagnol, la continuité demeure, et c’en est effarant : des hommes, aujourd’hui, chez nous, sont capables du pire (le crime, sous toutes ses formes), au nom, sans aucun doute, de leur propre  intérêt. L’ostracisme est ici secondaire. Est-ce bien, au fond, dans cette affaire,  l’étranger qui est en cause, et non plutôt, celui qui par son geste aurait en quelque sorte spolié sa communauté ? Cela aura-t-il du moins été ressenti comme tel ?

Voilà donc un propriétaire qui aurait eu le toupet de confier (louer) à d’autres (qu’à des membres de sa communauté) ses terres ! Sacrilège ! Expiation !

Mais que les hommes, ces hommes-là, sont petits, si petits, il s’en prennent à l’Etranger :  c’est plus facile, plus direct, et plus radical aussi : après plus d’un an d’exactions assorties de menaces, malgré le soutien de divers collectifs, aujourd’hui, il s’en va.

Quelle tristesse ! Que Justice soit donc rendue à ce pauvre jeune homme qui, dans cette histoire, aura tout perdu de son bien (son troupeau sacrifié, sa récolte), de ses attentes et de ses illusions !

Voyageurs, de grâce évitez pareille contrée , si inhospitalière, si étrangère à ce que le pays alentour est vraiment !

* généreuse région que l’on ne saurait, de toute évidence, cantonner à cette piteuse image !