Cheyenne Marie Carron est une cinéaste de talent qui réussit ce curieux prodige de faire des films encensés par la critique, qu’elle a bien du mal à financer et que l’on ne peut voir quasiment nulle part. Fort malheureusement. C’est dire que tout le bonheur que j’ai à en parler.
J’ai eu la chance de voir l’Apôtre l’an passé (en DVD), abondamment primé mais pratiquement invisible en France, car trop dérangeant (l’apostasie d’un musulman se convertissant au catholicisme).
On peut voir au seul Balzac à Paris -dont on peut saluer l’audace-, « Patries », son dernier film, dont la meilleure critique et la plus objective est sans doute celle du « Canard Enchaîné » car la plus proche du sens véritable de ce film qu’il serait opportun de voir largement diffusé. Il montre la réalité d’une certaine jeunesse d’aujourd’hui, en banlieue, à la recherche de son identité et de son intégrité, qu’elle soit ici ou ailleurs, et en l’occurrence en Afrique (francophone et chrétienne).
Par delà cet aspect majeur, on note l’observation lucide mais bienveillante de ces réalités que nos medias politisés font tout pour ignorer : la recherche de sens et de racine ne sont pas nécessairement liés à l’origine : il y a des Africains mieux intégrés chez nous que certains Français d’origine, d’autres qui refusent les emplois qu’on leur proposent pourtant ici (il y en a !) parce qu’ils ne souhaitent qu’une chose : rentrer dans leur pays pour travailler chez eux, d’autres encore qui ne voient dans les blancs que ces « babtous » que d’abord ils haïssent, qu’ils sont capables de tabasser «à mort» et aux côtés de qui, finalement, ils finissent par vivre.
Cette vision chrétienne n’est évidemment pas « conforme » à celle qui est habituellement véhiculée par la pensée ambiante, même si le héros Africain et sa famille apparaissent ici plus sympathiques que le Français «de souche» bien moins avenant.
Ceci (vision chrétienne) expliquant sans aucun doute cela (le manque de diffusion).