C’est aujourd’hui ce que m’inspire l’enquête exhaustive réalisée par Terra Nova, le « think tank » des Marcheurs qui soutiennent le Président.
On y apprend ce qu’ils sont :
Si l’on ajoute au tableau qu’ils sont essentiellement urbains, cela nous confirme à quel point ils sont peu représentatifs de la population de la France que leur Président élu par défaut a pour mission de diriger.
On comprend bien que dans les 13 % de « +65 ans » se trouvent essentiellement son épouse, quelques ministres (dans le premier gouvernement) et les quelques Fillonistes et socialistes déçus qui ont préféré voter Macron que Le Pen. Ils n’ont sans doute pas pensé un seul instant au mauvais sort qui serait fait à leurs avoirs, à moins qu’ils soient (leurs avoirs) très suffisants pour l’ignorer.
On y apprend que ce qui préoccupe aujourd’hui une grande majorité de Français, hors du chômage et du coût de la vie, c’est quand même l’insécurité, le terrorisme, l’immigration, mais cela ne les préoccupe guère eux qui n’ont pas à les subir, comme ne les préoccupe guère non plus le sort des ruraux, qu’ils voudraient priver de voiture, mais pis encore de celui des vieux, où qu’ils soient.
Car les vieux, ces marcheurs n’en veulent plus. Après les avoir ponctionnés au-delà de toute limite, ils ne pensent désormais qu’à mieux les éliminer. Un de leur (vieux) mentor, Jacques Attali si j’ai bonne mémoire, ne prétend-t-il pas que
Je souhaite bien du plaisir à tous ces jeunes gens qui marchent allègrement vers cet avenir si peu radieux qui sera le leur dans moins de trente ans. Ce ne sera plus le mien depuis longtemps.
École Polytechnique : Pour la Patrie, pour les Sciences et pour la Gloire
Les latinistes comprendront que « l’École Polytechnique doit être détruite », au même titre que tout ce qui, depuis deux ans, l’a déjà été ou est désormais en voie de l’être : la Justice, la Famille, la Santé et pour finir l’Education pour que soit mis enfin en place ce « Meilleur des Mondes » voulu par notre actuel Président.
Je me contenterai aujourd’hui de citer ici le propos que ce projet a inspiré à un ami polytechnicien, qui me l’a transmis. Pour information à mes quelques lecteurs.
« J’ai eu la chance de fréquenter les milieux universitaires français et étrangers, aussi bien en recherche fondamentale qu’appliquée au niveau international, de publier dans des revues américaines et européennes, de participer à des comités de lecture de congrès internationaux, et également d’enseignerà des étudiants d’école d’ingénieur. J’ai par ailleurs eu la grande chance de diriger des entreprises équipementiers de l’aéronautique, entreprises relevant du privé et non de l’État, dans des conditions parfois difficiles de relations sociales, de conflits ouvriers, de bilans dégradés, avec des réussites et des échecs, etc., en relation avec de grandes entreprises clientes publiques (Aérospatiale, Air France) et privées, Dassault essentiellement, mais aussi étrangères, privées et publiques.
Dans la plus grande partie des cas, ce n’est pas le carnet d’adresse qui m’a été utile, ni le « bottin » des anciens. Il n’y a pas plus « vache » avec un polytechnicien qu’un autre polytechnicien… Non, j’ai profité plutôt de l’excellence de la formation que j’avais reçue, d’abord à l’École, puis pendant l’école d’application (Sup’aéro, option « moteurs »). J’étais au niveau de mes interlocuteurs…
C’est la raison pour laquelle je m’énerve un peu en voyant des technocrates nous donner des conseils en n’ayant aucune expérience de terrain, uniquement acquise au sein de cabinets ministériels. J’enrage de voir que certaines idées farfelues vont être mise en œuvre par un gouvernement qui hait la réussite et l’excellence.
Je suis entièrement d’accord pour dire qu‘il y a de bonnes idées dans le rapport Attali. Il semble cependant que ce ne soit pas celles qui sont sur le point d’être mises en place. Enfin je constate que le système Prépas-grandes écoles, notamment X, a depuis toujours été la cible des attaques des gens jaloux de ses grandes réussites. Les échecs de Concorde ou du plan calcul ne doivent pas masquer les grandes réussites au cœur desquelles se trouvaient des ingénieurs issus de ce système. Réussite qu’un certain nombre de pays étrangers nous envient et que passent sous silence les « informations de la presse, forcément réductrices ». Vous les connaissez comme moi, il est donc inutiles des les citer tant elles sont nombreuses.
Je terminerai, cher camarade, en disant que ma réaction n’est pas à chaud, car cela fait des années que l’on nous présente des plans de réforme de l’École plus ou moins sérieux. C’était au fond pour moi une occasion, au sein de notre sympathique petit groupe, de présenter, de façon lapidaire je le reconnais, des idées qui sont les miennes depuis longtemps (mais guère dans l’air du temps). J’ai même participé à l’époque à la réforme des corps d’État faite par A. Guillaumat, qui regroupait tous les corps militaires.
Je rappelle donc les conditions qui me semblent indispensables pour une future évolution de notre École : que soit maintenu le niveau du recrutement, conservée la liberté de manœuvre du choix des enseignants (Oh ! que je crains les commissions CNU, noyautées par les syndicats politisés) et préservé un budget.
Enfin j’y rajouterai la clôture des élèves pendant deux ans. Cette obligation de vivre en vase fermé n’a jamais été une contrainte insupportable, on faisait le mur. Elle n’empêchait pas les instincts de jeunes de s’épanouir. Mais la vie en commun façonnait des élèves sous le regard d’une tradition deux fois centenaire. La devise de notre École fait peut-être sourire aujourd’hui, mais on y a appris le sens de l’honneur et un enrichissement culturel bien au delà de la formation scientifique proprement dite. Le statut militaire n’y était pas pour rien ! En outre, et je cite Bourion : « La conservation de son statut militaire est une garantie que les élèves sans ressources, mais brillants, puissent intégrer car ils n’auront pas à supporter de frais de scolarité. »