
… Enfin, c’est ce que j’essaie de me dire tous les matins, puisqu’il y a, encore, des abeilles dans mon jardin. Pour mes (trop rares) lecteurs qui ignorent peut-être ce qu’est un buzz, je les renvoie à un lien qui leur explique. J’utilise beaucoup de liens. Je me demande si c’est utile, mais cela peut servir à certains. Le dernier en date (le dernier buzz) qui fait l’actualité ce matin dans un grand nombre de journaux (je ne lis pas que La Croix, à laquelle je suis abonnée), est affligeant et, à suscite ce qu’on dit, une polémique.
Affligeant, en effet, parce que des images montrent dans la réalité, cette violence que les fictions présentent à longueur de temps sur tous les écrans : des bandes se livrant à une scène d’agression banalisée par ces mêmes images. Que cette réalité engendre la polémique est une tout autre histoire. Il est en effet probable que toutes les caméras qui déjà nous surveillent regorgent, hélas, de ces incidents que les medias nous relatent à l’envi dès lors qu’ils en ont connaissance, que les délinquants y sont identifiables, donc identifiés, et que la Justice, un jour ou l’autre, s’en chargera. Mais là encore, c’est affaire de Droit, celui qu’on a, aussi, de revenir ad libitum ou peu s’en faut sur la chose déjà jugée.
Dans une société, la nôtre, qui tente désespérément de faire la morale dans la dégoulinance médiatique des conseils de prudence et autres bonnes intentions, dont les plus élémentaires valeurs humaines ont été progressivement éradiquées par l’extension des « libertés » et le pouvoir de l’opinion très largement fabriquée, quoi d’étonnant ? On ne souhaite en général récolter que ce que l’on a semé, mais aucun jardinier n’ignore que s’il n’y prend garde, le chiendent finit par remplacer le gazon.
Ce midi encore, sur les ondes de France Culture, des critiques de services encensaient Jerk, une pièce de Dennis Cooper qui se donne au théâtre de la Bastille où le divin Marquis, longtemps, séjourna. C’est dire combien, chez nous comme ailleurs, la violence et le Mal fascinent, je l’ai déjà écrit ailleurs.
Ce soir de Jeudi Saint pourtant, j’irai, avec quelques autres, prier le Seigneur pour qu’il nous garde de ce Mal qui veut cacher la Beauté du monde qui, autant que lui est partout et qu’il faut s’acharner à voir, pour ne pas devenir fou.