Iran: 30 ans de voile islamique pour…. des pintades ?

C’était il y a quelques mois ; je cherchais des informations sur le mode de vie actuel des femmes iraniennes, évoqué par J.C. Guillebaud dans son dernier ouvrage (voir mon billet ), mes connaissances en la matière étant réduites à ma fréquentation très lointaine des Langues O.  Google m’a donc envoyée sans détours sur le site des Pintades en Iran, puis sur celui de son auteur, Delphine Minoui.

Harem, XVIIIème siècle
Harem, XVIIIème siècle

Ce livre avait semblait-il, à sa sortie,  pas mal agité le bocal. Interpellée d’emblée par ce titre grotesque, mais découvrant du même coup que l’auteur en était une charmante jeune femme,  titulaire  depuis deux ou trois ans du prix Albert Londres, qu’elle était depuis depuis dix ans correspondante du Figaro à Téhéran, je lui adresse ma question : Pourquoi des pintades ? Contre toute attente, je reçois sa réponse, circonstanciée, chaleureuse, mais pour moi peu convaincante. Des dindes aux pintades, il y a plutôt réduction. Un bref échange s’ensuit et son offre de me faire parvenir son livre que je reçois effectivement dans les 48 heures de son éditeur.

L’aurais-je acheté, ce livre ? Probablement pas. Avec une autre titre et une autre couverture, sans doute. Je ne suis guère cliente des guides pratiques et des « noms d’oiseaux ».Mais enfin, puisque je l’ai eu entre les mains…

Difficile, pour une femme de ma génération (mais pour celles qui suivent aussi sans doute) d’imaginer vivre dans de telles conditions, la première étant la non-mixité qu’imposent à sa jeunesse un Etat religieux, la seconde de devoir y vivre cachée; mais si l’on y songe, ces conditions ne sont  cependant que le fruit d’une longue tradition, un temps (trop court) interrompu, celle du harem. A l’aune de notre culture occidentale, cela semble insensé. Tant de chemin parcouru, chez nous depuis les gynécées si chers aux Athéniens, même si, par ailleurs, nos octogénaires d’aujourd’hui se promenaient encore dans leur jeune temps, dûment gantées, coiffées et chapeautées….

Ceci étant, quand féminité rime à ce point avec frivolité, on en vient à se demander si…..la basse-cour n’est pas tout indiquée, car de  frivolité, il est beaucoup question dans cet opuscule : celle d’un monde féminin qui m’est pour ma part presque étranger, mais moins encore, sans aucun doute, que celui, si matérialiste qui nous est présenté ici : voilà bien le comble d’un Etat prétendûment religieux, où l’Esprit semble si largement dominé par la Matière.

On fête donc aujourd’hui les trente ans de cette révolution islamique préparée sans secret à Paris,  où Le Monde d’alors tirait chaque jour ou presque à boulets rouges sur un Shah de Perse trop inspiré sans doute par des valeurs jugées par trop occidentales et matérielles,  imposées de surcroît à ses opposants par une violente répression.

Les révolutions ont cet inconvénient de faire croire à l’arrivée d’un monde meilleur. Ce n’est qu’après coup (après les coups ?) que les yeux se désillent et regardent avec nostalgie le monde…. d’avant.

Publié par

Céleste Brume

quelques mots, au coin du bon sens...que je ne cesse de ressasser depuis.... le piège de Chirac en 2002, le matraquage anti-Sarkozy en 2007, le matraquage pro-Hollande en 2012 et le triomphe de la com' Macron en 2017. Pour que la France DEMEURE.

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